8 choses que j'aurais aimées savoir avant de publier mon 1er livre
À lire AVANT de débuter un projet littéraire
Salut, moi c’est Marie-Pier 💁♀️
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On se retrouve dans les commentaires? 😉
Avec le recul, je sais maintenant que je n’ai pas signé mon contrat d’édition en toute connaissance de cause.
En fait, tous les apprentissages que j’ai rassemblés dans cet article ne peuvent uniquement qu’être faits en écrivant un livre. Voilà où ça pose un léger problème haha!
Et parce que je souhaite pouvoir t’éviter quelques crises d’angoisse (been there 😅), j’ai rassemblé ces choses qu’on ne nous dit généralement pas avant de plonger dans l’écriture d’un livre.
Mieux vaut être lucide dès le départ qu’être désillusionné·e en fin de parcours.
1- C’est beaucoup, BEAUCOUP de travail
Ça tombe sous l’évidence, mais j’avais grandement sous-estimé tous les efforts que ça prendrait pour arriver au bout de ce projet littéraire.
J’ai même dit à mon éditrice que de compléter un baccalauréat ET une maîtrise à l’université, c’était pratiquement facile à côté de l’écriture d’un livre. Yep, pour vrai!
Loin de moi l’idée de te décourager dès le départ si tu as en toi cette envie d’écrire et de publier, mais sache que c’est un travail qui t’occupera à temps plein.
Et le problème c’est qu’au Québec, très très peu d’auteurices réussissent à vivre uniquement de leur écriture. La vaste majorité, comme moi, doivent occuper un autre travail pendant 35 ou 40 heures par semaine ou répondre à des contrats pour payer notre loyer.
Et ça, c’est extrêmement épuisant.
2- Tu dois fournir une énergie constante sur le long terme (ce qui est incompatible avec un cycle menstruel)
Ce point est tellement ironique, compte tenu que mon livre porte sur le cycle menstruel comme outil pour éviter l’épuisement. 🙃🙃
Selon ton contrat et les échéanciers établis, tu dois travailler pendant plusieurs mois, à tous les jours de la semaine, pour arriver à rendre un document final prêt à l’impression à la date de tombée. Tu ne peux pas prendre le temps de nourrir ta créativité, de réfléchir pendant plusieurs jours (voir semaines) aux changements que tu souhaites amener dans un chapitre. Ce n’est tout simplement pas réaliste.
Le problème avec cette façon de faire, c’est que, comme tu l’as sûrement remarqué, ton énergie ET ta créativité sont deux éléments qui fluctuent en fonction de ton cycle menstruel.
C’est pratiquement impossible de fournir les mêmes efforts, jour après jour, pendant plusieurs mois sans vivre des périodes d’épuisement.
La constance n’existe pas lorsqu’on parle de créativité et j’ai trouvé ça extrêmement difficile de créer (par exemple de réécrire une partie d’un chapitre) lorsque j’étais dans certaines phases de mon cycle menstruel. Ça arrivait que rien ne sorte, que j’aie l’impression d’écrire de la bouette et de ne pas offrir un «produit» dont j’étais fière.
Cette partie a eu un très grand impact au niveau de ma santé mentale et de mon estime de moi-même en tant qu’autrice.
3- Ça risque d’épuiser toute ton énergie créative (et ton énergie tout court)
Comme je le mentionnais au point 2, au court du processus d’édition et de correction, j’ai souvent vécu des moments d’épuisement créatif.
Mon puit de création était littéralement à sec et j’angoissais beaucoup à l’idée de devoir créer, encore et encore.
Oui, j’ai l’habitude d’écrire avec un échéancier.
Oui, j’écris en grande quantité depuis plusieurs années.
Non, je n’étais tout de même pas prête à faire face à cet épuisement créatif.
Et je ne sais pas pour toi, mais de mon côté, l’épuisement créatif vient très souvent de pair avec l’épuisement physique. Quand je suis fatiguée, rien ne vient et quand rien ne vient, ça épuise également mon corps.
Tu aimes ce que tu lis jusqu’à présent?
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4- Ça prend un village pour écrire un livre
L’une des informations qu’on partage très peu (sûrement parce que ça flatte l’égo de certains auteurices qui se plaisent à penser que c’est LEUR projet uniquement), c’est que l’écriture d’un livre serait impossible sans l’équipe de la maison d’édition derrière ET de notre réseau de soutien.
J’ai encore de la difficulté à dire «mon» livre, parce que réellement, malgré que le contenu ait émergé de mon cerveau, c’est «notre» livre. Je ne possède absolument pas toutes les expertises et sans le travail de ma précieuse éditrice Élise, la réviseure/magicienne des mots Marianne et la graphiste aux milles talents Karine, cet essai n’existerait tout simplement pas.
Et je veux que personne ne l’oublie - c’est un travail collectif (de femmes dans ce cas-ci) qui mérite qu’on le souligne.
Au-delà des expertises techniques, je trouve important de mentionner que sans réseau de soutien autour de toi, cette aventure sera quasi impossible.
Mon amoureux, mes amies, ma famille ont été des phares durant tout le processus. Parce que oui, il y a eu des larmes et des moments de réconfort dans la douche, sur FaceTime, en messages vocaux, etc.
Sans ces précieux humains, je n’y serais pas arrivée.
5- Le plaisir d’écrire peut finir par disparaître
Je me souviens précisément du matin où j’ai téléphoné à mon éditrice pour lui nommer mes craintes et lui demander si c’était normal que je n’aie plus de plaisir à travailler sur le livre.
Et elle m’a répondu oui. Que la majorité des auteurices avec qui elle travaille passent par cette période très difficile et que c’était une partie normale du processus.
Je me suis sentie validée ET très triste en même temps.
L’affaire, c’est que je rêve d’écrire un livre depuis mon enfance. Je sais dans mon coeur que je suis une autrice et la passion de l’écriture m’habite depuis longtemps.
Je me répétais sans cesse que j’étais très privilégiée, que c’était la chance de ma vie, que je devais être heureuse et apprécier au maximum le processus.
J’aurais aimé avoir du plaisir du début à la fin de ce projet littéraire.
La vérité, c’est que ça n’a pas été le cas. Et c’est ok :)
6- Les remises en question peuvent se pointer très souvent (autant sur ton talent que sur tes choix de vie) et ton égo est rudement mis à l’épreuve
Une chose que j’ai comprise rapidement, c’est que le travail de mon éditrice était de tout faire en son pouvoir pour rendre le livre excellent et pour mettre en valeur mes propos. PAS DE ME FAIRE CHIER. 😉
Évidemment, selon mon humeur et où j’en étais dans mon cycle menstruel, recevoir un courriel qui me disait que le chapitre 5 devait être ré-écrit presqu’en entier parce qu’il comportait plusieurs lacunes, c’était difficile sur l’égo.
Parce qu’on espère sincèrement que notre travail soit bon. Dans mon cas, je voulais être la bonne élève. Répondre aux attentes. Qu’on soit fiers de moi.
Très souvent, je recevais ce genre de courriel comme une atteinte à mon talent et à ma valeur comme humaine.
Mais après avoir pris une marche/pleuré dans ma douche/dormi une bonne nuit de sommeil, le travail à faire ne représentait plus une atteinte à mon égo, mais plutôt un désir de mon éditrice de m’amener à me dépasser et à écrire un essai de qualité.
7- C’est un processus qui implique à la fois ton savoir, ton savoir faire et ton savoir être
Évidemment, écrire un livre, ça demande une excellente connaissance de ton sujet ou de ton histoire, une certaine expertise dans l’écriture d’un projet littéraire, mais également beaucoup d’intelligence émotionnelle.
Le nombre de fois où j’ai eu envie d’envoyer une réponse passive/agressive à mon éditrice ou de me laisser aller à des réponses carrément agressives à ses commentaires dans notre document de travail, je ne les compte plus. 😂
Par contre, étant une personne dotée d’une bonne intelligence émotionnelle, j’ai compris deux choses :
1) ça ne sert à rien de tirer sur le messager (je t’aime Élise!) et de répondre sur le coup de l’émotion
et
2) c’est très important de prendre du recul et de faire le travail émotionnel qu’il faut pour entretenir une bonne relation de travail professionnelle
Mon éditrice a d’ailleurs souligné ma sagesse à ce niveau et je dois t’avouer que c’est l’une de mes grandes fiertés de ce projet.
8- Ne mets pas trop de pression sur ce projet pour combler ton rêve d’être un·e auteurice
Oui, signer un contrat d’édition, c’est vu comme le Saint Graal du monde littéraire.
Mais non, ça ne changera pas ta vie (ou presque).
Si tu as de trop grandes attentes ou si tu crois que tu vas enfin trouver le bonheur/le succès/le secret de la vie parce que tu viens de signer un contrat, tu risques d’être très déçu·e.
C’est correct d’espérer enfin vivre ce grand moment dans ta carrière (moi aussi je suis passée par là), mais c’est essentiel de relativiser et de comprendre que ce n’est pas la solution miracle ni aussi glamour qu’on peut nous le faire croire sur les zinternets - si tu es rendu·e jusqu’ici dans ta lecture, tu as compris qu’il n’y a vraiment pas grand chose de glamour dans l’écriture d’un livre. 😂😂
Mais s’il-te-plait, même si signer un contrat en mode virtuel est vraiment anti-climatique, prends le temps de célébrer le moment. Prends de popper le champagne, d’aller t’offrir un excellent souper au resto, d’être sur ton petit nuage pendant quelques jours.
Tu as le droit d’être fier·ère de toi et de célébrer pour rassembler toute ton énergie pour survivre à cet immense projet.
Parce que maintenant, tu sais ce qui t’attend. 😉
💭✍️ Dis-moi dans les commentaires : quelle leçon t’as le plus surpris·e? Et si tu es passé·e par là aussi, as-tu d’autres leçons à ajouter à cette conversation?
Ce qui m’inspire cette semaine
Féminisme et JO
Le multitasking, c’est out!
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