Ce que mon corps me murmure quand le monde crie trop fort.
Écouter nos corps, désobéir en douceur
Il y a des jours où je me sens pesante. Pas juste fatiguée, non. Pesante comme une terre imbibée d’eau. Pesante comme un corps qui porte trop, depuis trop longtemps.
Et je me demande : est-ce que c’est moi qui faiblis, ou est-ce que c’est le monde qui me tire vers le bas?
Je regarde autour de moi et je vois d’autres femmes. Elles courent, elles donnent, elles prennent soin, elles tiennent. Elles tiennent tellement fort que parfois, elles s’oublient. Et moi, là-dedans, j’apprends à ne plus m’oublier.
À écouter. À ralentir. À désobéir.
Mais ça fait peur, parfois, d’écouter. Peur de ne plus « suivre le rythme »… ce fameux rythme qu’on ne choisit jamais vraiment.
Tu aimes ce que tu lis jusqu’à présent?
Partage cet article avec une personne à qui il ferait du bien aussi 🩵
1. La peur du recul
On croit avancer.
On croit que parler de menstruations en 2025, ce n’est plus un tabou. Que le féminisme a fait le travail.
Mais il suffit d’un regard, d’un commentaire, d’un silence, pour comprendre que non.
Nos corps restent des territoires contestés.
On saigne en cachette. On s’excuse d’être fatigué·es. On masque nos douleurs avec des sourires.
Parce que dans ce monde-là, on valorise ce qui va vite. Ce qui produit. Ce qui performe.
Et moi, je ne performe pas. Pas tout le temps.
Parce que mon corps est cyclique, mouvant, vivant.
Et si, dans ce système linéaire et brutal, ça fait de moi une anomalie, alors je dérangerai.
2. Reprendre le pouvoir sur nos rythmes
Alors j’ai commencé à parler.
De mes saignements. De mes baisses d’énergie. De mes phases de création intense suivies de silences féconds.
Et j’ai compris que ce n’était pas une faiblesse. C’était une force oubliée.
Les récits menstruels, c’est pas juste du sang et des douleurs.
C’est de la mémoire. C’est de la résistance.
C’est une manière de dire : je refuse de me couper de ce que je suis pour rentrer dans votre modèle.
Et si le féminisme, aujourd’hui, passait aussi par là?
Par l’écoute du corps. Par l’acceptation de ses variations. Par l’affirmation d’un autre rythme, d’une autre forme de pouvoir.
3. Écrire pour ne pas disparaître
J’écris parce que j’en ai besoin.
Mais j’écris aussi parce que si je ne le fais pas, qui le fera?
Chaque mot déposé comme une pierre blanche sur le chemin d’une personne cyclique qui, un jour, tombera dessus et se dira :
« Je ne suis pas seul·e. »
Raconter, c’est briser le cycle du silence.
C’est tendre la main à celleux qui n’ont pas encore les mots.
C’est ouvrir un espace de respiration, là où l’épuisement est devenu la norme.
Mon nouveau livre Flots intérieurs : Vivre au rythme de mon cycle menstruel pour éviter l'épuisement est maintenant disponible partout en librairie et sur le web, au Canada et en France, en format papier ou ePub.
« J’ai adoré ton livre! Merci de l’avoir écrit :) » - une lectrice au Salon du livre
On poursuit la conversation?
〰️ :: Sur mon site web
〰️ :: Sur le podcast Souverain(e)s
〰️ :: Par la poste
Tes mots résonnent ce matin 💖